Les temporalités au cinéma
Les temporalités au cinéma... Parfois, rarement, de longues périodes sont en temps réel ; exceptionnellement c'est tout le film, comme c'est le cas pour La Corde d'Alfred Hitchcock, tourné pratiquement en un seul plan, toute l'histoire se passant dans le temps du film. Le plus souvent, que reste-t-il d'un mois, d'une semaine, d'une journée ? Le réalisateur choisit certains moments, implicitement posés comme significatifs. Le temps est ainsi contracté au cinéma. Sauf que, du coup, un temps réel vaut pour une dilatation du temps ! Par exemple pour exprimer l'ennui. Ce qui se voit dans Éclairage intime d'Ivan Passer. Mais le plus souvent, le cinéma fonctionne par ellipses. Deux heures de projection, ce n'est pas long... L'usage du flash-back reprend un peu notre rapport à la mémoire, et celui du flash-forward, plus rare, notre rapport à l'anticipation, à l'imagination. Les grands réalisateurs de cinéma travaillent souvent sur la matière du temps, ce qui agace beaucoup de spectateurs habitués à la temporalité de plus en plus formatée des films. Or ce travail subtil est une magie, qui nous met presque dans un état onirique. Dans les rêves, dans les chefs-d'oeuvre du cinéma, on perd la mesure, la notion du temps.