Les traits
Le trait a quelque chose de magique. Il n'y a pas, ou il y a très peu, de traits dans la réalité. À la rigueur des branches noires sur un ciel clair, ou des rides marquées sur un visage... Les traits n'existent pas plus que les contours. Si l'on veut reproduire la réalité, les couleurs avec de subtiles nuances suffisent. La magie du dessin tient notamment à ce qu'il donne un équivalent du réel très économique en moyens et satisfaisant. Un petit dessin, et une mimique, un geste ou une posture sont saisis. On dirait des notes visant l'essentiel.
Ce qui ne veut pas dire que le dessin ne peut pas être d'une complexité inouïe ainsi qu'en témoigne une gravure de Rembrandt ou Dürer ! Mais ce recours au trait reste étonnamment simple - magique par cette simplicité - puisque le trait peut à la fois servir de contours, d'ombres par les hachures et de volumes par le trait en valeur (plus ou moins épais). Le dessin peut également s'accompagner de points. Mais on voit bien que des traits, des points, ça ne reste pas grand chose pour donner une représentation aussi saisissante de la réalité.