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Peinture - Van de Velde

Adriaen Van de Velde : Plage à Schveningen

Adriaen Van de Velde (Amsterdam 1633 ou 36-1672) est un remarquable paysagiste. Des ciels splendides, des arbres, quelques animaux... La simplicité de ses compositions champêtres, les atmosphères si limpides qu'il a reproduites ou idéalisées : on a parfois l'impression que c'est le commencement du monde !... Certes, il a peint quelques personnages dans des oeuvres d'autres artistes hollandais, il a peint aussi des portraits, des architectures, mais c'est dans les paysages sans aucun doute qu'il excelle.

Dans le tableau en question, que l'on peut voir à Kassel, dans la Staatliche Gemäldegalerie, le ciel bleuté, parcouru de cumulus, panachés à leur base de nimbus grisâtres, donne à la scène une ampleur exaltante. Cette teinte froide contraste avec les ocres chauds, les marrons, les jaunes de la plage, avec la mer assez glauque et sombre à droite... Un effet de contre-jour oblique venant de la gauche éclaire diversement cette partie inférieure de la toile où figurent des personnages et, au lointain, une église. Donc, des nuages que l'on ne voit pas se sont interposés entre le soleil et la terre, jetant une ombre douce, bande horizontale au milieu de cette plage de Schveningen.

Le peintre a eu l'idée de mettre une flaque d'eau isolée, où les reflets du ciel font une reprise d'un bleu argenté au milieu des ocres sableux. Quelques personnages se trempent les pieds dans la flaque, un bourgeois courtise une dame, un cavalier galope sur la gauche, une charrette avance sur la droite, un pêcheur rentre ses filets : comme d'habitude, chez les peintres hollandais, le grouillement de la vie humaine est bien présent. Mais au premier plan, un personnage contemple la mer, les mains derrière le dos, et introduit une note de mélancolie au milieu de ces activités, renvoyant également à l'ampleur de ce paysage, mer et ciel, où l'homme n'est en fait pas grand chose.

Au cours de sa brève existence, Van de Velde a eu l'occasion, lors d'un voyage à Rome, d'être en contact avec la peinture italienne. Sans doute fut-il influencé par la sérénité, la douceur de ces peintures italiennes de paysages. Bien plus tourmenté (préromantique ?) est le ciel que peint par exemple un Jacob Van Ruysdael, comparé à celui de Van de Velde.

La plage à Schveningen est une peinture qui incite à la méditation... Que l'on s'amuse ou que l'on s'active, c'est toujours sous le ciel immense, lui-même témoin du cosmos infini, que l'humain mène son existence toute relative. Elle n'en a que plus de prix.

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