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Avril 2024

1/4/24

    Le monde est une mauvaise farce, nous allons nous réveiller...

 

2/4/24

        Peut-il y avoir bonne humeur sans bienveillance ? Bienveillance sans vision peut-être floue mais ample du monde ?

 

3/4/24

     Il n'est pire sourd que celui qui ne veut point entendre... Mais pourquoi il ne veut pas entendre ? Parce qu'il ne le peut pas, obnubilé par son désir, antagoniste à celui qu'il n'entend point.

     Alors celui qui n'a pas de désir concernant l'autre est en pleine capacité de l'entendre ? Oui... mais pourquoi s'intéresserait-il à l'autre ?

 

4/4/24

     La désillusion plus fréquente que la bonne surprise... Est-ce qu'on le remarque ?

     Cette tendance optimiste, idéalisante de l'enfant en nous, que les déceptions n'instruisent pas ou si peu...

     Le sage se contente de et avec ce qu'il a éprouvé déjà comme satisfaisant. 

 

5/4/24

     Les sortilèges de la technique pour ceux qui ne la maîtrisent pas... Un monde opaque, plutôt hostile et vaguement ironique. 

 

6/4/24

     Elles ne peuvent pas faire l'économie d'une confrontation sérieuse avec les notions de "santé", "normalité", "maladie mentale ", les différentes et nombreuses psychothérapies.

     Ce qu'ont fait l'antipsychiatrie et, à sa façon, la "psychanalyse existentielle" (Binswanger).

 

7/4/24

     "L'indifférence fait les sages, et l'insensibilité les monstres", écrit Diderot. Que cette nuance est difficile à saisir pour la majorité, oscillant entre une indifférence par limitation de curiosité et une insensibilité par manque d'imagination ! 

 

8/4/24

     Tu as fait plaisir aux unes et aux autres, tu as cédé sur beaucoup de choses par jeu et bonhomie, tu es devenu un être souple et agréable que tout le monde aime fréquenter... 

    Et tu t'es égaré. Tellement que tu ne savais même plus ce que tu voulais, qui tu étais. 

     

9/4/24

     "Je ne connais qu'une église, c'est la société des hommes", fait dire Sartre à un personnage dans Le Diable et le Bon Dieu. 

     Mais cette société des hommes se détourne encore trop d'elle-même pour construire temples, églises et mosquées...

 

10/4/24

     Elle me dit que son immense compassion pour les autres vient de ce qu'elle est convaincue de ce que chaque être, au-delà des pertes et malheurs occasionnés par l'existence, recèle un noyau de désespoir au plus profond de soi.

 

11/4/24

     L'œuvre d'art chargée des tragédies de l'histoire (passé) et porteuse d'utopie (futur). C'est l'interprétation d'Adorno.

     L'œuvre d'art comme surprésence (présent). C'est l'interprétation de George Steiner.

 

12/4/24

     La jeunesse ouvre à de vastes perspectives et la vieillesse se recroqueville sur de petits rituels.

     Mais il y a des jeunes déjà vieux et des vieux encore jeunes...

 

13/4/24

     Revenant sur ce noyau de désespoir au plus profond de chacun, elle me précise, concernant son origine :  "Nous savons que nous allons perdre la partie de toutes les façons.... Il vient de cette terrible certitude". 

      Et pour appuyer son propos, je lui cite Aristote :  " L'espérance est le songe d'un homme éveillé "

 

14/4/24

     À la paresse intellectuelle des masses répond le cynisme habile et cupide des industriels du divertissement... Et le monde ne bouge pas.

 

15/4/24

     Elles ravivent et entretiennent le foyer de l'imagination, la peur et l'espoir. 

 

16/4/24

     La gestion des affaires courantes et conjoncturelles plombe le traitement des problèmes de fond et structurels. C'est valable dans la vie individuelle et dans la politique. 

 

17/4/24

     En général quand on dit "rester philosophe en face de l'adversité", on veut dire "être stoïque".

     On pourrait également associer l'attitude philosophique à celle qui tend à donner un sens global à tout ce qui arrive.

 

18/4/24

     La déesse Fortuna est représentée tenant une corne d'abondance (toutes les chances et bonnes fortunes qu'elle peut nous offrir) d'une main et, de l'autre main, une roue (la chance peut tourner). 

     Conclusion :  la fortune extérieure est variable, incertaine. Tirez au maximum parti de vous-même, physiquement et moralement, pour votre bonheur. 

 

19/4/24

     Satori. Rencontre soudaine de la vie et de la mort s'effectuant en quelque chose de plus vaste que l'une et l'autre et qui les englobe.

 

20/4/24

     On est toujours là...

     Voilà la base de la méditation. 

 

21/4/24

     Elle me dit qu'elle aime aider, soigner les autres, les relier à la grande famille humaine, car ce qui compte à ses yeux c'est moins elle-même ou l'autre, c'est le lien.

     Elle me regarde et répète : le Lien.

     Et alors je repense à ce qu'il m'avouait, lui, sur son sentiment d'écart, d'étrangeté par rapport aux autres qu'il perçoit toujours comme des êtres inconscients, robotisés, et pire comme de potentiels assassins. Non qu'il se vive comme meilleur qu'eux moralement, mais comme un "sachant".

 

22/4/24

     Dans la société de consommation le commerce est roi. Et dans le commerce la communication trompeuse, souriante et hypocrite prévaut... À la longue, ceux qui s'abandonnent à la consommation se font une idée complètement fausse sur l'amabilité humaine ! 

 

23/4/24

     Se méfier de ces partis bien plus à l'aise dans la détestation de ce qui est supposé leur Ennemi que dans la promotion de leur idéal.

     Sans doute un leurre peu crédible... 

 

24/4/24

     Les être qui séduisent... Différents aspects : manipulation,  exercer et mesurer son pouvoir ; se rassurer si l'on a manqué d'amour ; plaisir mimétique de comédien en se faisant le miroir de l'autre ; surcompensation d'une misanthropie foncière.  Incidemment se venger des autres... Et l'on revient ainsi au début. 

 

25/4/24

     Les passions politiques :  encore plus de leurres, de fantasmes et d'illusions que les passions amoureuses. Évidemment elles sont bien plus dangereuses...

 

26/4/24

      Les petites peurs, les agacement, les frustrations, les rages ordinaires, le sentiment de sa finitude... Ah, ce qui passe continuellement dans le mental moyen de l'ego, me dit-il, justifie pleinement qu'on l'occupe avec des thèmes qui le débordent largement ! 

 

27/4/24

     Pascal dit que c'est être malheureux que vouloir et ne pas pouvoir. On peut remarquer à l'inverse que pouvoir et ne pas vouloir suffit à rendre heureux. Et dans cette figure-là se trouve le bonheur des avares...

 

28/4/24

     Les fanfaronnades des planqués de l'arrière. L'austérité grave de ceux qui sont sur le front. 

 

29/4/24

     La démocratie ne fonctionne bien que si une majorité peut se dégager. Mais s'il n'y a que des minorités qui s'affrontent ? Anarchie potentielle.

 

30/4/24

     Je lui ai dit qu'étranger aux familles, aux religions, aux communautés, désabusé quant aux biens et objets qui attirent en général les humains, parcouru de toutes ces déliaisons, il ne pouvait qu'être en proie à la pensée de la mort. Ou à celle d'une vie simple, sauvage et primitive. 

     

     

     

     

     

     

     

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