1/12/25
C'était sa stratégie en face des sottises : un silencieux mépris. La stupidité suffisante n'était pas minorée par la réponse, et elle restait en suspension, débordante et assourdissante...
2/12/25
La mort, la souffrance, la vieillesse et la finitude, sans cesse présentes à son esprit, faisaient qu'elle était par commisération indulgente... Mais notre condition misérable n'empêche pas que certains deviennent des salauds et d'autres non.
3/12/25
À cette constatation que la créativité s'accompagne d'une flexibilité de l'esprit et de ses classements correspond souvent du désordre chez les esprits inventifs.
4/12/25
La force se moque du droit. Tout au plus s'enveloppe-t-elle de fausses raisons qui lui donneraient le droit de se déchaîner.
Mais la force rencontre tôt ou tard une force antagoniste ayant d'autres intérêts. La guerre survient tôt ou tard, dévastatrice... Sur ces ruines et cimetières immenses, on se promet d'avoir recours au droit désormais. Mais une force montante rompt le pacte et un nouveau cycle recommence. Désespérant.
5/12/25
Les despotes avancent dans le futur à reculons. Ils se réfèrent toujours à une époque du passé où leur nation était la plus puissante. Mais pourquoi s'est-elle affaiblie ?... Ce genre de question les embarrasse parce qu'y répondre pourrait rendre illusoires leurs rêves de restauration.
6/12/25
"Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous", écrit Montesquieu. C'est la raison pour laquelle on se méfie de la force injuste : elle ne s'arrête jamais, et tout le monde est menacé.
7/12/25
Les clameurs du fanatisme cachent toujours des projets inavouables qui terniraient la cause flamboyante. Et quand on perçoit confusément ces intérêts mesquins, on hurle encore plus fort pour ne pas les entendre !
8/12/25
Les secrets d'un individu révèlent aussi les interdits d'une société.
9/12/25
La répétition pour tenter de maîtriser quelque chose qui nous échappe. Mais ce qui nous échappe est peut-être en nous sans que nous le sachions.
10/12/25
Quand la démocratie dégénère en lutte de tous contre tous, une bonne cure de république (la chose publique) devient nécessaire.
