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Janvier 2019

2/1/19

D'un coup, sur les pierres du muret longeant le chemin de montagne, le soleil a scintillé.

 

4/1/19

Le premier vieillard : "Désolé, je m'approche de la mort, d'un retour à la terre si je suis inhumé, au vent si je suis incinéré, et les drames humains commencent à m'être indifférents. Ils me disent moins que la nature avec laquelle je dois me réconcilier, après l'avoir beaucoup ignorée..."

Le deuxième vieillard : "Jusqu'à ma disparition, je vivrai avec d'autres humains et ils seront sans doute la dernière image que j'aurai de mon vivant. L'Histoire me concernera de près ou de loin, et que je le veuille ou non. Elle est peut-être une aventure tragique, dérisoire, inconséquente mais en Elle je serai jusqu'à la fin plongé !"

 

6/1/19

Le sommeil vient comme une double aspiration : au repos et aux rêves. Dans les deux cas, on veut s'échapper du réel, de son agitation ou de ses limites.

 

8/1/19

Terribles, quand on y pense, les forces de l’Histoire !

C’est un torrent qui bouscule les bonnes raisons et les vieilles institutions, un torrent dont on peut expliquer les origines cumulées, la puissance, mais qu’on ne peut plus arrêter avec les moyens habituels, comme le mensonge, la répression, le divertissement, car ces moyens-là ne font que lui donner encore plus de force en aval, comme un obstacle qu’il contourne… Qu’ils soient portés par ce mouvement ou qu’ils en soient juste les témoins, les gens sentent avec une sorte de frayeur mêlée d’exaltation qu’on va vers l’inconnu, mais que voilà, c’est l’Histoire qui est en train de se faire, dans l’enthousiasme et la violence.

 

10/1/19

Le flux du mental... Tu es entraîné par lui ou bien tu l'observes. Si tu peux l'observer, il perdra en intensité jusqu'à même se tarir.

 

12/1/19

Les humains, naturellement pris entre l'extase et la terreur, mais faisant en sorte de s'occuper, se divertir, se soucier le plus possible pour échapper à ces deux extrêmes... Socialisation et normalisation.

 

14/1/19

Dans un poème de 1865, "Ô moi ! Ô vie !", Walt Whitman exprime sa tristesse, son dégoût de soi et du monde, sa lassitude, son accablement, et se demande : "Qu'y a-t-il de bon dans tout cela, ô moi, ô vie ?"

On craint qu'il ne réponde par une pirouette idéaliste, une consolation qui ne tienne pas la route, comme il en existe tant, mais en guise de réponse, il déclare juste ceci : "Que tu es ici - que la vie existe, et l'identité,/Que le puissant spectacle se poursuit et que peut-être tu y contribueras par un poème".

La forte réponse du témoin absolu, témoin du Devenir. Éventuellement artiste.

 

16/1/19

Ce n'est pas seulement l'ennui et le désespoir en nous qui appellent le divertissement, mais encore le divertissement qui nous rappelle le désespoir et l'ennui.

 

18/1/19

Le "grand restaurant"... Combien de falbalas, d'éléments décoratifs, de garçons empressés, de noms pompeux sur la carte pour, au final, dans l'assiette...

Alors non, tu attends de la couleur et de la saveur dans l'assiette ! Car c'est cela qu'avant tout tu apprécies, évalues, non ?

 

20/1/19

Quel rôle de la sensation de froid aux pieds dans l'idée que nous sommes fragiles et mortels ?

 

22/1/19

La neige comme vide papier en quête d'indices, de signes, de traçabilité...

 

24/1/19

Le jeu de rôles dans lequel on s'est installé avec quelqu'un...

Il a été présent dès le commencement, ou alors il s'est mis en place peu à peu. Chacun joue correctement son texte, et les personnages ont les postures et les attitudes préétablies. Non pas que tout soit faux bien sûr, mais cet écart entre la personne et le personnage, entre les réactions spontanées et le rôle joué, s'il facilite grandement la communication, rend aussi compte de l'impuissance de la sociabilité à vaincre le sentiment de solitude, également de la déception dans laquelle nous laisse la majorié des échanges avec autrui.

 

26/1/19

Écoutant parler son interlocuteur, il se prend à être surtout sensible aux variations tonales, à distinguer peu à peu de la tonalité continue, maîtrisée, des notes différentes, sans doute importées d’autres personnes, aimées, ou alors signifiant des incertitudes, des doutes par des aigus, par un tremblement de la voix.

Et il se demande quels pourraient être les signes typographiques en mesure de marquer ces discontinuités, au cas où cette parole serait de l’écriture… « Les réticences mettent dans la voix des parenthèses », comme l’écrivait Malcolm de Chazal.

 

28/1/19

À supposer que toutes nos blessures passées, nos désillusions et nos rancoeurs, tous nos échecs, tout notre dégoût de l’infâme, aient bizarrement été créateurs à notre insu, et qu’ils aient ainsi engendré une créature monstrueuse, effroyable, tapie dans l’ombre… À supposer que cette créature, soigneusement dissimulée, ne se manifeste que par des émotions noires et brèves, ou alors de longs sentiments grisâtres, qui nous assaillent au petit matin - sans raison apparente puisque c’est la seule expression continuelle dont soit capable cette créature lovecraftienne -, alors que nous reste-t-il donc à faire que la reconnaître, cette Chose, que l’inviter sur la place publique de notre conscience, puisqu’elle fait partie de nous ?

En déplorant toutefois que les moments de bonheur, les plaisirs, fugaces, légers, oublieux, n’aient pas songé, eux, à donner corps à une créature de la joie qui nous enverrait des signaux positifs, fourriers de périodes heureuses possibles et à venir.

 

30/1/19

Le long du Cours aux façades ocres, ces oiseaux noirs qui volent d'arbre en arbre en piaillant, imposent leurs cris au grondement de la circulation, enchantent le promeneur comme toute résistance du monde animal sur le monde humain visant à son extinction. Il faut se partager cette planète : ne doit-on pas être plus équitables envers nos frères animaux ?

 

   

 

   

     

 

 

 

 

   

        

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