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Juillet 2018

2/7/18

Un autre voyage : cette ville du nord, ce grand port de pêche qui fut terriblement bombardé pendant la seconde guerre mondiale... Son architecture en est devenue hétérogène et la ville basse, commerçante et maritime, s'est transformée en un patchwork assez peu crédible, qui fait ricaner sans fin les innombrables goélands.

 

4/7/18

La ville provençale martelée par le soleil. Échappe-toi dans ses ruelles désertes où les pigeons se font la cour...

Les lourds volets de bois gris, les portes massives cadenassées et cloutées gardent les ombres fraîches comme un secret. De son épaisseur verte, le lierre dissimule les gerçures des façades muettes.

Un chat s'endort, épuisé de tant de bonheur.

 

6/7/18

Plus le promeneur mincit, s'efface, se transparentise, et plus les choses reprennent de la présence, de la force.

Il songe alors qu'il n'est plus qu'une âme vagabonde qu'un peu de brise tiède balaye. Et l'évidence massive de la pierre, la puissance du végétal, la lumière retrouvent leur première place, infrangible et originelle, rejetant l'humain vaniteux dans la périphérie du contingent. 

Les villes seront plus tard abandonnées, leur amas de pierres envahis à nouveau par la végétation, une écrasante lumière, et ce lourd silence que les insectes seuls pourront contrarier.

 

8/7/18

De guerre las, le petit fauve arpente les pièces qu'il connaît par coeur, à la recherche d'un nouveau promontoire où sa vigilance sans faille, oreilles pointées là et prunelles fixes, pourra s'exercer.

À moins qu'il se love dans la boule du sommeil et rêve à des chasses épiques d'oiseaux, d'insectes ou de lézards.

 

10/7/18

La flaque d'eau conserve le ciel d'été, soyez-en certains, et nous le rendra l'été prochain...

 

12/7/18

Insomnie. Le torrent des idées. On se laisse prendre… Puis rappel : il faut dormir ! Changement de position. L’essentiel est de favoriser les images, la suite des images qui est le prodrome du rêve et du sommeil. Mais le torrent des idées continue sa course insensée… Des discussions, à vive voix, qu’on entendrait presque, puis des histoires absurdes, effrayantes. Se reposer au moins, se détendre. Mais la machine du cerveau fonctionne tout le temps, c’est l’enfer intime… On n’aspirait pas à la mort en fait, mais au sommeil profond. On n’y est pas arrivé, alors… N’importe quoi ! Ah, voici une image grotesque et pourpre : un espoir ?

 

14/7/18

Feu d'artifice, art de l'éphémère. Un éblouissement dans la nuit, des coups de tonnerre, puis plus rien que la nuit opaque, silencieuse.

On essaye tous un peu d'être des pyrotechniciens amateurs dans la nuit éternelle.

 

16/7/18

Brailler et imprimer sa marque. Les klaxons pour exprimer une joie collective. Les applaudissements pour témoigner d'une satisfaction. Toutes les percussions imaginables pour porter haut ses exigences... 

La musique ne procède-t-elle pas à l'origine de cette impulsion première à faire du bruit, pour s'affirmer contre les bêtes sauvages, les ennemis, le silence lourd de menaces ?

 

18/7/18

« Je ne veux désormais collectionner que les moments de bonheur », écrivait Stendhal, sans doute dans son Journal. Le mot « bonheur » est un peu fort. Mais des micro-moments de grâce dans la journée, il y en a toujours. Mais il faut être très attentif pour les percevoir, pour les capturer.

 

20/7/18

Oh, comme ils font de jolies choses, élégantes et parfois luxueuses, dans la métropole !... Seulement voilà, un tas de hâillons d'où émerge une figure hâve, abrutie de vin ou de bière, témoigne çà et là de la grande misère...

Peut-on faire abstaction de ce "détail" dans le joli tableau d'ensemble ? Doit-on considérer que ce problème éthico-politique de la pauvreté n'a pas à entrer en compte dans l'évaluation esthétique, dans la photographie flatteuse de ces beaux endroits de la ville ?

Ou bien doit-on considérer que la misère gâche définitivement la carte postale ? Que l'irruption du malheur, de l'inégalité, de l'injustice pollue, salit, perturbe, désintègre la belle place, la superbe façade, les vitrines éclatantes, et de façon irréfragable ? Et, au final, préférer une métropole austère, une ville sobre, mais d'où ces stigmates de l'injustice seraient totalement absents, une ville qui tirerait l'essentiel de son harmonie d'une équité entre ses habitants et d'une sérénité, qui en serait la conséquence, quasi palpables ?

 

22/7/18

Le sommeil dans la chaleur. Dos trempé, membres flasques, rougeoiement sous les paupières, rêves encore plus compliqués que d'habitude... On a beaucoup de mal à se dresser, à s'extraire de la couche en plein après-midi, on éprouve des difficultés inhabituelles, surprenantes à retrouver ses esprits !

Mais non, toute cette peine à sortir de la sieste dans cette accablante chaleur n'était en fait que... la matière d'un nouveau rêve !

 

24/7/18

La promenade dans le parc.

Arrêt devant un immense platane, surtout le tronc, gigantesque, torse de géant sorti furieusement de la terre, un monstre !... Mais les grands arbres sont des titans pacifiques, accueillant les animaux et protégeant les hommes. Certains grands arbres voient sereinement les siècles passer. Et il suffit de s'asseoir dans leur ombre pour imaginer quelques scènes en tous genres auxquels ils ont assisté !

 

26/7/18 

Marche pieds nus sur la plage. Laisse l'eau fraîche tremper, s'arrondissant en courbes écumeuses, tes pieds. Regarde en passant les châteaux de sable qui vont s'écrouler comme toutes nos civilisations, les enfants qui trépignent d'une joie sans âge, les jeunes baigneuses qui sortent de la mer avec l'assurance rieuse des filles de Neptune.

Entends le clapotis des flots, les clameurs au lointain, le ricanement inextinguible des mouettes.

Hume cette odeur de grand départ, de liberté...
Reviens maintenant à tes pieds, qui foulent une myriade blanche de coquillages brisés, pilés, broyés, réduits en poudre. Le plus dur se détruit, regarde, comme la roche siliceuse avec les milliers d'années devenue sable.

 

28/7/18

Ah, imaginons : et si toute la végétation avait été bleue, et le ciel vert ?

Toutes ces nuances de bleu dans les arbres, les plantes... Et ce ciel d'un joli vert olive uniforme !

 

30/7/18

Un parmi des milliers, des millions, des milliards. Un qui avance et qui n'est que lui, simple mortel, précédé par des milliards de semblables, suivi par d'autres milliards de semblables. Un qui fait du bruit dans sa tête pour se persuader de son importance : mais comment, moi, moi, MOI !...

Chacun est si proche de zéro ! Et pourtant la somme de tous ces zéros ne peut faire que zéro. Or l'humanité est loin d'être nulle. Donc un qui avance n'est pas zéro, il est quantité négligeable sans doute, mais pas zéro. Exactement 1 divisé par le nombre actuel d'habitants sur la planète... 

 

 

 

   

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8/7/18    

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