1/7/22
Tout ce qu’ils font pour oublier, pour se divertir ! Passer d’une chose à l’autre… Surtout ne pas s’arrêter. L’ennui est l’ennemi. Or derrière l’ennui, le sens du temps et le poids des choses. Derrière encore l’épais mystère de la nature. Mais les hommes en ont peur, ils préfèrent encore se frotter les uns aux autres et se raconter des histoires…
3/7/22
Comment s’opère la synthèse du « Je » ? Nous sommes multiples en fonction des autres (Pirandello), également mus par des programmes qui se complètent, chevauchent ou contredisent, et dont il est ardu de savoir pourquoi certains l’emportent au détriment d’autres à certains moments. La psychanalyse (Freud) acte ce fractionnement de la personnalité en instances (ça – moi- surmoi) ou en figures (Berne : le parent, l’adulte, l’enfant). Alors qui dit « Je » présentement ? Un désir envahit le champ de conscience au point de se poser comme notre identité. Mais il n’en est rien, et autre désir le désavoue, et devient le pilote…
5/7/22
Une passion… Une hallucination, un délire, autrement dit une folie.
Au moins protège-t-elle de l’absurde marche du temps vers le néant, car la passion donne toujours l’illusion que le temps s’est arrêté.
Au moins unifie-t-elle, pathologiquement, la personnalité.
7/7/22
La frontière à l’extension de l’idéologie qui devrait être requise : quand elle nous fait perdre, non toute sympathie, mais toute empathie à l’égard du tenant de l’idéologie adverse.
8/7/22
Il n’opposait pas tellement le « bourgeois » au prolétaire, mais il citait d’abord la figure du « señorito statisfait » d’Ortega Y Gasset et celle du pharmacien Homais dans « Madame Bovary » de Flaubert. Puis il disait que le « bourgeois » mène sa vie comme une petite affaire… Enfin il définissait le bourgeoisisme comme ce qui, en nous, additionne les convenances, les conventions et le prêt-à-penser d’une époque. Ce qu’il est de bon ton de… etc. Voire : ce qu’il est de bon ton… de conserver du mauvais ton !
10/7/22
Écrire « c’est l’été » ainsi : « c’est Léthé ». La divinité grecque de l’Oubli…
Oubli du bureau sur la plage, oubli du chez-soi dans l’Ailleurs, oubli du quotidien dans ce temps suspendu…
Oubli, oubli dans ces lourdes siestes encombrées de rêves !
12/7/22
Ibsen disait que l’homme le plus fort du monde entier, c’est celui qui est le plus seul.
Mais quels livres, quelles musiques, quels théâtres mettait-il autour de sa « solitude » ?