1/6/22
Touristes : les gens qui font leur petit tour… Ils vont où il faut aller, ils voient ce qu’il convient de voir, ils mangent où c’est recommandé, ils achètent les souvenirs du coin, et puis ça y est, ils reviennent chez eux, parce qu’ils ont fait le tour.
2/6/22
La surprise renouvelée, étonnante de la nudité. Amorce de l’avidité sexuelle.
Par l’accoutumance, la banalisation de la nudité, les naturistes tendent à effacer ou atténuer son érotisme. Et même à l’origine (18ème siècle), le naturisme était une doctrine médicale inspirée de la Grèce antique, et nullement une pratique libertine.
4/6/22
- Dans qui tu te réveilles le matin ?
Un robot ? L’habitude
Un enfant ? La curiosité
Un esclave ? L’obligation
- Je me réveille dans ce difficile attelage qu’on appelle un adulte.
6/6/22
Je bois un café dans un bar tout ce qu’il y a de plus commun. En me retournant, je remarque une sorte de chantier dans le fond de la salle. Et voilà que des notes mélodieuses de piano me parviennent de cet endroit… Soudain une voix féminine, douce comme de la soie, accompagne en chinois cette mélodie. Alors le bar, le zinc, le café tiède se dissipent, et je ne sais plus où je suis. La fulgurance de l’échappée et son aisance… Une joie pour la journée.
8/6/22
Par nos humeurs, nos sentiments, nos représentations, en fait nous n’arrêtons pas d’humaniser le réel. Mais le réel n’est rien de ce que nous projetons sur lui.
Dire qu’il est indifférent ou hostile, c’est encore trop… Il est juste inqualifiable, résistant absolument à la symbolisation. Nous pouvons juste l’analyser - le traduire en langue scientifique - en nous gardant le plus possible de tout anthropomorphisme.
10/6/22
Le Temps qui nous tient fermement la main et avance, sans jamais s’arrêter.
Souvent nous traînons les pieds comme des marmots qui regimbent. Mais Lui nous tire toujours et accélère même parfois. De toute façon Il doit, c’est sa mission, nous jeter dans la fosse commune. Alors, nous pouvons toujours brailler, Il ne nous lâchera pas.
Mais certains d’entre nous sont très bizarres : ils veulent aller plus vite que Lui !
12/6/22
Comment les alcooliques se ménagent dans la journée des occasions de boire, toujours avec les meilleures raisons. La société les aide bien sûr… Et à cet égard, les différentes boissons alcoolisées, prévues à chaque occasion, font des alcooliques des sortes de bons élèves du programme culturel éthylique.
14/6/22
1° C’est quelque chose de négatif et on n’y peut rien.
2° Ne pas le reconnaître et s’en divertir n’est pas une bonne solution
3° Le reconnaître et revenir sans cesse dessus n’est pas une meilleure solution.
4° Le reconnaître puis l’intégrer profondément reste ce qu’il y a de mieux.
16/6/22
Ne surjouez pas la bonne humeur, les amis !
Elle doit monter en vous naturellement… Si elle n’est pas là, acceptez, soyez patients. Mais si vous affichez une bonne humeur criarde et factice, vous risquez fort de vous réveiller un matin avec un vrai spleen épais, fangeux, qui risque de durer longtemps !
18/6/22
Le gros animal riche se prélassant au soleil de notre monde, harcelé cependant par une continuelle nuée de parasites, flagorneurs, pique-assiette, hypocrites et solliciteurs en tous genres.
19/6/22
S’échapper par l’humour, la fantaisie de situations lourdes, pénibles, dégradantes… On vous en veut presque, avec quelque raison. Peut-être parce qu’alors vous ne partagez plus vraiment la condition commune.
20/6/22
Elle a longtemps été patiente, charitable, généreuse avec les hommes. Mais c’est fini désormais. La Nature a épuisé son stock de bienveillance, et elle va se faire intraitable et vindicative avec les hommes qui l’ont tant dégradée, surexploitée.
22/6/22
C’est d’une grande et ridicule banalité, mais c’est ainsi : le plus souvent, le désir, l’amour ne sont pas réciproques. Mais, bon côté de la chose, voilà pour tous les romanciers, dramaturges, scénaristes, une mâne infinie…
28/6/22
S’adresser au Temps et lui dire : « Tu m’as tout volé ! Tu es parti avec tous mes trésors dans l’antre à l’humide pénombre du souvenir !... Mon enfance, ma jeunesse, mes amours, mon enfant et son enfance, quoi encore ? Pour transformer la consistance des êtres, des choses, des situations en évanescentes méduses flottant dans les eaux profondes de la mémoire, tu es le champion !... Ensuite la mémoire se mêle peu à peu à l’imagination, et la vie entière finit par ressembler à un rêve. Alors on n’a fait peut-être que rêver avant de disparaître à jamais. La vida es sueño (Calderón) ».
30/6/22
Nous avons bien compris comment nous sommes apparus sur terre… Mais alors pour savoir ce que nous sommes censés y faire à part vivre et nous reproduire, c’est une autre affaire ! Il se peut bien que l’humanité disparaisse à jamais sans avoir compris le fin mot de son histoire. En attendant, les hommes se disputent sans cesse, et de façon dérisoire.