Mai 2025

1/5/25

     L'intelligence artificielle comme prolongement attendu, logique du machinisme. Remplacer les humains plus efficacement cette fois dans la production non pas de biens mais de services.

     Pour le capitaliste gros investissement d'abord puis nette contraction de la masse salariale, d'où profit. Mais alors commence l'interrogation sur le lien interpersonnel attendu dans les services... D'où prochaine étape pour le technocapitalisme : "humaniser" l'intelligence artificielle et les robots.

 

2/5/25

     Le travail subi, aliéné, comme malédiction. Le travail choisi, émancipé comme bénédiction... La place et le contenu du loisir comme excellent indicateur du type de travail qui prévaut. 

 

3/5/25

     Le Profit (argent), la compétition (pouvoir) se déchaînent sur un fond permanent d'irréflexion concernant le devenir de l'humanité. Dès lors, rien ne peut ralentir ou dévier la course vers la dégradation généralisée ou la catastrophe. 

     Et comme l'on déconsidère les progrès dans la démocratie et/ou le bonheur moyen du citoyen, cette course fatale, désastreuse, s'accompagne d'une oppression croissante.

 

4/5/25

     La société se porterait beaucoup mieux s'il n'y avait pas de tels écarts de conditions.

     Mais si pour qu'il n'y ait pas de tels écarts de conditions, il faut passer par une sorte de dictature, alors la question reste ouverte.

 

5/5/25

     Le propre de l'opinion, si brillamment et habilement exposée soit-elle, c'est qu'elle ne problématise pas, contrairement à la réflexion.

     L'opinion peut séduire, convaincre par la rhétorique, mais les difficultés, les véritables questions sont laissées de côté. On n'avance pas...

 

6/5/25

     Gros coussins pour se protéger des angles aigus et des coups de la vie : l'obésité. 

 

7/5/25

     "Le shopping, c'est au fond tenter de trouver le supposé "bon objet"... Mais il vaut mieux découvrir la bonne activité", me dit-il. 

     Et ça me fait penser à la phrase de Kant : ""Il n'y a pas de philosophie qui puisse s'apprendre, on ne peut qu'apprendre à philosopher".

 

8/5/25

     Un mensonge brut. Une vérité partielle ou déplacée qui sert un mensonge. Une manœuvre dilatoire ou une digression remplaçant un mensonge. Un non-dit sur le long terme qui vaut comme mensonge.

     Pourquoi se priver ? Ainsi songent les hommes politiques. 

     

9/5/25

     Fatale expérience mentale : vous avez inopportunément entrouvert une porte à l'intérieur de vous-même, et ce que vous avez reçu, vous n'étiez pas mûrs pour le recevoir. Vous ne vous en êtes jamais remis...

 

10/5/25

     Le bonheur simple, l'extase, le vécu de l'Être, la contemplation ne vous rapportent pas plus qu'ils ne vous font reconnaître par vos semblables. 

     Voilà pourquoi nos contemporains en général s'en détournent. Voilà pourquoi ils sont si anxieux, agités et, au fond, malheureux. 

 

11/5/25

     Toutes les valeurs auxquelles il avait cru, adhéré, ils les retrouvaient maintenant oubliées, minorées, marginalisées... Cependant il y avait bien un sens à tout cela : soit il s'était bercé d'illusions, soit le monde actuel s'égarait dans de fausses valeurs. Voilà ce qu'il devait maintenant élucider.

 

12/5/25

     Elle me dit que la négligence généralisée est un signe de dépression. Je lui réponds que certains obsessionnels se soumettent à des règles contraignantes qui excluent toute négligence, et pour autant on n'envie pas leur sort... Elle conclut que, dans les deux cas mais différemment, ces personnes ne s'aiment plus.

 

13/5/25

     D'une journée à l'autre l'humeur change, pas le monde extérieur. Et pourtant en magicien l'humeur change l'apparence du monde. Ainsi tout paraît vide, absurde, repoussant de manière indiscutable, tandis que le lendemain le possible et le jubilatoire s'ouvrent comme de grandes fleurs à l'aube...

 

14/5/25

     Freud dit qu'on ne devient pas pervers mais qu'on le demeure. Pour ceux qui ne le sont pas, cette permanence de la perversité, plus que de la perversion, reste piégeante.

 

15/5/25

     La vie est ton épouse pour une petite centaine d'années. La mort est ta compagne pour l'éternité.  Ne déçois pas la première ! 

 

16/5/25

     La lucidité est le plus souvent perçue comme une qualité permettant surtout la désillusion et la reconnaissance des aspects terribles de la vie.

     Mais - la sagesse épicurienne le montre clairement - elle ouvre aussi aux plaisirs vrais, fondamentaux, irrécusables de la vie.

 

17/5/25

     Nos petites ruses de contournement sont dérisoires pour le temps qui passe et la mort qui vient. 

 

18/5/25

     Elle me confie : "Oui, il y a des gens qui sont terriblement envieux, et qui souhaitent même les pires choses à celles et ceux qu'ils envient... Mais c'est souvent parce qu'ils ne savent ni ne peuvent jouir, profiter de leur vie. Et cet handicap reste indépendant de leur condition réelle. Ils imaginent des plénitudes d'être disproportionnées chez les autres. La méconnaissance de leur bonheur et la survalorisation du bonheur des autres se répondent. Ce sont les surdoués de l'immense frustration collective..."

 

19/5/25

     Nous ne tenons pas plus les résolutions que nous prenons que nous faisons toujours ce que nous savons pourtant être bon pour nous. Un malin génie nous habite, et c'est notre inconscient. 

 

20/5/25

     "Ils prennent un mesquin plaisir à ces différences de revenus et à se distinguer du niveau en-dessous ? Eh bien faisons en sorte qu'elles en restent de 1 à 10, et non de 1 à 300, puisque ce qui compte c'est l'écart au fond, bien plus que son niveau !", me dit-il, pestant contre les riches.

 

21/5/25

     Que serait un rapport "normal" à l'argent ?

     C'est un moyen, il n'est pas universel. Mais on en a fait un symbole, un fétiche et une divinité. 

 

22/5/25

     On imagine une période historique où les artistes ne supportent plus leur liberté absolue et rêvent non de censure mais de contraintes.

 

23/5/25

     Il se plaint, on trouve une solution à son problème, et il ne se plaint plus.

     Il se plaint, on trouve une solution à son problème, il ne l'applique pas et continue à se plaindre.

     Il se plaint, on trouve une solution à son problème mais il trouve tout de suite un autre sujet de plainte.

     La plainte est parfois une manière de trouver une raison dicible à un malheur indicible. 

 

24/5/25

     À une certaine hauteur, le sérieux du sens s'estompe et il ne reste plus que l'absurdité de la tragi-comédie humaine.

 

25/5/25

     Schopenhauer grand humoriste et théoricien de l'humour... Woody Allen l'avait vite compris.

 

26/5/25

     Elle me confie qu'ils ne sont pas prêts à faire les efforts pour guérir. Ils profitent des bénéfices secondaires de la maladie et deviennent toxiques pour les autres... Il faudrait une première impulsion pour enclencher le processus de guérison, mais ensuite travailler sans cesse comme dans un difficile apprentissage. Ils le savent, alors ils reculent. La maladie est un inconfort confortable...

 

27/5/25

     "La société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs", écrit Arendt. La société aristocratique se cultivait-elle véritablement ? Juste assez pour marquer les distances de classe en fait...

 

28/5/25

     Est-ce qu'un défaitiste ne souhaite pas secrètement la défaite ? 

 

29/5/25

     Il arrive que les menteurs se trompent.

     Ils croient connaître la vérité qu'ils recouvrent d'un mensonge, mais non, leur vérité n'en était pas, pas plus que leur mensonge.

 

30/5/25

     Peintre, garde toujours à l'esprit qu'une bonne peinture est abstraite, fouille cette idée et ses possibles et tu sauveras ta figuration de l'anecdote...

 

31/5/25

     La métaphore est un jeu avec la mémoire et le goût du voyage.

     

     

     

 

Ajouter un commentaire

Anti-spam