1/11/24
Par définition l'écologie (pensée holistique) ne peut pas s'accommoder avec le capitalisme, système basé sur la compétition sans prendre en compte l'effet global, le résultat d'ensemble.
2/11/24
Hegel dit que la mort est le maître absolu.
Le relativisme est la grande leçon de la vie.
3/11/24
Imaginez une science des erreurs, une "faussologie"... Ce pourrait être la discipline de base de l'anthropologie, avançant de chœur avec les sciences exactes.
4/11/24
Illusion et idéalisation : se représenter le monde et soi-même mieux qu'ils ne sont. On en est gonflé certes, mais quand l'illusion s'effondre, c'est à coup sûr la dépression.
5/11/24
"Le monde est indépendant de ma volonté", écrit Wittgenstein. Pour se consoler, chacun doit se trouver un microcosme sur lequel il peut exercer sa volonté. La création artistique en est un, à la fois consolation et puissance.
6/11/24
Pollution généralisée, peut-être inéluctable, du naturel par l'artificiel : c'est bien là l'empreinte de l'homme industriel.
7/11/24
Il me dit que sa solitude était telle qu'il lui suffisait, pour s'en distraire un peu, de sortir et entendre le brouhaha de ses semblables.
8/11/24
Méchant et envieux
Tu n'es pas heureux.
9/11/24
Tu n'es qu'un parmi tant d'autres, presque rien. Presque mort. Voilà pourquoi l'égocentrisme est aussi une attitude pour se protéger de la mort par pulvérisation.
10/11/24
Ce que les peuples n'apprennent pas de l'Histoire définit l'espace de leur pulsions profondes et originelles, qui sans cesse font retour.
11/11/24
Qu'un dictateur puisse aisément se servir d'une idéologie (par exemple l'étatisme, fasciste ou bureaucratique) est un mauvais signe pour elle, ou en tous cas nous indique par quels contre-pouvoirs on peut la transformer.
12/11/24
Elle estime qu'aujourd'hui, pour la plupart des gens dans le monde, la source la plus répandue de l'insatisfaction, du mécontentement, de la frustration et même du malheur banal est, sans conteste, le monde du travail.
13/11/24
Sénèque dit que toute méchanceté a sa source dans la faiblesse. Mais, comme les forces accumulées incitent également à l'agression, on se demande si, hors ces jeux permanents de faiblesse et force, devenir pleinement raisonnable n'est pas la seule voie pacifique pour les humains.
14/11/24
Il me dit : "Dans la solitude, pour quelques moments de lucidité effroyable, que de périodes de bonheur tranquille et de joie simple !"
Mais justement, ce sont ces quelques moments terribles qui suffisent à la plupart des gens pour fuir la solitude...
15/11/24
Toute leur vie ils regrettent ce qu'ils auraient souhaité être et qu'ils ne furent point...
Et ce conditionnel les accompagne jusqu'à leur plus grande vieillesse. Un jour ils comprennent que ce regret intriqué à leur vie réelle est leur identité même.
16/11/24
Le "progrès" technique, accéléré par la concurrence capitaliste, se développe en n'obéissant qu'à une simple logique de perfectionnement interne, indépendamment des usages sociaux et des conséquences globales.
17/11/24
Avant la chute du Mur de Berlin, c'était la concurrence entre deux systèmes, le capitalisme et le communisme. Aujourd'hui la concurrence se fait entre des capitalismes autoritaires ou autocratiques et des capitalismes libéraux ou "démocratiques". La guerre en Ukraine est aujourd'hui la zone de collision entre ces deux mondes.
18/11/24
La notion de solitude recouvre à la fois une situation et un sentiment, ce qui n'est pas du tout pareil et peut créer la confusion... Ainsi la situation d'esseulement peut être bien ou mal vécue. Certains ne supportent pas de rester seuls, tandis que d'autres se délectent des moments de solitude. Quant au sentiment, il ne dépend pas forcément de la situation, puisque certains se sentent seuls même parmi les autres...
La capacité de rester seul sans en pâtir repose sur l'existence intérieure d'une niche rassurante, d'un bon objet qui répond toujours présent... L'expérience de la solitude peut être bénéfique et restructurante, elle favorise la découverte de soi par l'introspection, permet de faire émerger ses aspirations, ses envies, elle ouvre à la création artistique ou tout simplement est une occasion de se ressourcer de se détendre.
19/11/24
Il s'énerve : "Comment peut-on avoir une représentation aussi fausse, parce qu'infatuée présomptueuse, de soi-même ? Il est hargneux, acariâtre, et monsieur se vit comme un être hypersensible qui ne peut pas supporter ce monde affreux, indigne de lui... Lui est médiocre, d'une grande banalité, et il se comporte et ressent comme s'il était un génie ! Et elle : elle possède un physique tout juste passable, mais madame prend des airs et des postures de grande séductrice... Je me demande si une seule fois dans leur vie ils peuvent se voir lucidement, dans un miroir qui ne soit pas embellisseur !"
Je lui rétorque que je vois autant d'êtres qui se déprécient, se mésestiment, se sous-évaluent gravement. Finalement qui nous dira ce que nous sommes vraiment ? Pas plus celle ou celui qui nous aime que notre ennemi bien sûr ou encore la personne indifférente... Les jugements des autres les renvoient autant à eux-mêmes qu'à nous. Le consensus et l'objectivité ne concernent sans doute que les êtres d'exception.
20/11/24
La rapidité avec laquelle nous pouvons être engloutis par le prosaïsme, la banalité, les mesquineries du quotidien !... Pour garder la tête hors de cette eau usagée poisseuse, il est bon de fixer son regard vers le sublime. Chacun a le sien. Et un instant par jour suffit...
21/11/24
Vous êtes un artiste et chaque jour vous vous exercez dans votre art. Nisi die sine linea dit l'écrivain. Pas une journée sans mes gammes, confie le musicien. Etc. Même si le monde regorge de distractions, il ne peut en être pour nous autrement, disent-ils tous en chœur...
22/11/24
La moindre souffrance d'autrui lui est presque insupportable. Elle vit tant dans la compassion, la commisération ! Et je me demande comment elle ressent son opposé absolu : le dictateur glacial, totalement indifférent, pour ses rêves de mégalomane, au destin de tous ceux qu'il envoie mourir au front...
23/11/24
Il me dit : "Avant que la plupart des gens aient pu prendre conscience d'eux-mêmes, ils sont déjà engloutis dans la culture de masse. L'esprit critique ? Il ne vient qu'après la conscience de soi. Ce qu'ils appellent leur esprit critique c'est simplement leurs opinions et leurs humeurs..."
24/11/24
Je lui demande ce dont, dans leur malheur, les gens on le plus besoin, et elle me répond : d'être rassurés et consolés... Et moi, à travers sa réponse, j'entrevois combien le réel est terrible et nous inflige d'abandons et de pertes !
25/11/24
La respiration consciente bouddhiste est un procédé simple et efficace : d'abord elle nous rappelle que nous sommes toujours en vie, ce miracle, et ensuite elle nous relie par le corps au moment présent.
26/11/24
"Le désir qui naît de la joie est plus fort que le désir qui naît de la tristesse", dit Spinoza.
Les libertins évidemment ne pensent pas ainsi, pas plus que les artistes romantiques... Mais savent-ils seulement ce que produit une joie durable ?
27/11/24
Il a tendance à placer les génies créateurs - dont les génies scientifiques créateurs de modèles - bien au-dessus de l'humanité moyenne et comme une espèce à part, presque monstrueuse.
J'incline plutôt à valoriser une créativité collective fondamentale et dont certains individus se font les récepteurs privilégiés.
28/11/24
Pour fonder la morale il faut poser la notion de Mal comme un absolu. Une réalité transcendante.
Si, comme Spinoza ou Nietzsche, le mal est une notion relative, immanente aux différentes perspectives, alors elle peut être prise en charge par toutes les sciences humaines. Et la morale est infondée et masque des passions, des intérêts.
29/11/24
Il a abusé d'une femme. Mais d'abord c'est le désir qui l'a abusé gravement.